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Julie Gauthier, propriétaire de Muscari, le jardin à la carte |
Julie Gauthier est une jeune femme au sourire facile, aux
yeux noirs pétillants, et une intelligence vive. Sa capacité d’écoute démontre
un respect sincère pour les besoins de sa clientèle. Sans prétention, elle me
suit pendant notre visite initiale du terrain. Mon débit incessant me donne l’impression
de faire du coq-à-l’âne, car je ne veux rien oublier. Pourtant, j’avais écrit
ma stratégie avec deux messages précis : réaliser un aménagement extérieur
LEED v4 et le faire moi-même. Le concept du jardin à la carte était la formule
qu’il me fallait. Nous n'avons pas perdu de temps. Une belle synergie s'est
installée en tissant un lien de confiance. J'étais impressionnée par ses
connaissances qu'elle partageait avec moi discrètement. Son expérience en dit beaucoup. Je lui montrais des plantes et elles les identifiait me permettant ainsi de faire l'inventaire. C'est, comme elle le dit bien, une fille de terrain qui connait bien les végétaux et leur botanique. Moi j'ai vu quelque chose de plus. Julie a à cœur son coin de pays charlevoisien, elle le connait très bien et dans ses interventions avec moi, elle cherche à la conserver. Dans son approche, elle ne bouleverse pas la nature pour en faire un tableau rase. C'est plutôt avec un tact qui lui est tout à fait naturel, que Julie me fait découvrir les perles cachées, les saisons à venir et qui me donne le goût de voir l'horticulture autrement. Je comprends maintenant que la plus belle qualité d'un jardinier est de donner le temps au temps parce que la nature fait bien les choses. On ne peut pas être plus écolo que cela!
Solide de son expérience d’horticultrice, Julie Gauthier
offre un service à la carte. Le concept est génial avec les options suivantes :
le jardin illustré fournit une image virtuelle avec Muscari Design pour
visualiser l’aménagement personnalisé. Le jardin avisé, celui que j’ai choisi,
nous permet de réaliser nous-mêmes les travaux d’horticulture tout en profitant
du service-conseil de Julie. Elle répond à toutes nos questions et fait des
recommandations. Le jardin assisté propose de faire les travaux avec le client
dans une symbiose toute simple que ce soit pour les tâches de plantation, de
division de vivaces, taille de haies, désherbage ou autre. Le jardin spontané
offre une souplesse sur mesure. Grâce aux conseils de Julie et de son service-conseil, nous avons atteint les cibles de LEEDv4, et transformé un défi en épanouissement.
Quelqu'un a dit que le bonheur est l'art de faire un bouquet avec les fleurs qui sont à notre portée. L’aménagement paysager est un de nos projets évolutifs.
Puisque la saison est courte dans Charlevoix, l’aménagement de notre forêt
nourricière se fait au gré des saisons. J'avoue que l'entretien des sous-bois
et l’élagage des pommiers semblent une tâche monumentale pour les novices que
nous sommes.
La première phase de notre projet est l’aménagement du
terrain immédiatement en périphérie de la maison pour répondre aux exigences
LEED v4. J'ai divisé cette partie de notre terrain en zones spécifiques. Nous visons principalement : la réduction des ilots de chaleur,
l’écoulement des eaux, la récolte de l’eau de pluie et un jardin pluvial. Le tout doit être réalisé en intégrant des stratégies écologiques et prenant en considération notre microclimat le long du fleuve.
Pour ce faire nous avons dû assurer les étapes suivantes :
·
Faire un inventaire des plantes indigènes
·
La pelouse étant interdite pour LEEDv4, nous avons semé du
trèfle blanc (100%) devant la maison, 15%
sur les côtés et à l’arrière.
·
Il n’y aura pas d’irrigation; l’eau est
approvisionnée par les barils d’eau et les averses
·
Il y a 18 pouces de gravelle de couleur pâle
autour de la maison en guise de bande de propreté et pour le chemin donnant
accès au garage et l’entrée principale de la maison. Les autres entrées sont en
trèfle.
·
Les zones que nous entamons cette année en
périphérie immédiate à la maison sont les suivantes :
Zone A : haie mixte indigène comme brise-vent et nous
donner de l’intimité ; cette haie longe la clôture en perches le long du chemin
principal et se compose de rosiers, framboisiers, sureaux et d’une arbustaie
mixte. Nous intégrons des sapins baumiers pour former un écran contre le vent
et nous donner plus d’intimité.
Zone B : Haie de lilas : le long de notre chemin
privé (perpendiculaire au chemin principal) qui mène à notre résidence; pour contrer la possibilité d’ilot de
chaleur qui réchaufferait la maison l'été, protéger la section G, empêcher l’érosion du sol, intercepter la
neige, attirer les oiseaux et les abeilles (recommandé par Agriculture et
agroalimentaire Canada); les lilas sont présentement d’une hauteur moyenne d’un
mètre. D’ici 10 ans, ils auront atteint environ 7 mètres de hauteur et seront
en mesure d’ombrager notre chemin privé l’été.
Zone C : Végétation mixte entourée par les zones G, B,
H, F; arbres matures comme érable champêtre, aulne, amélanchier, aubépine,
sorbier des oiseaux, peuplier tremble, sapin baumier, thuya, pommier,
gadellier, sureau du Canada et vivace comme la verge d’or, Lysimaque, fougères
rustiques et chardon. La zone C procure de l’ombrage sur le jardin pluvial, le
jardin xérophile, l’entrée de cour devant la maison et le garage.
Zone D : tuyau : purge pour puits; se vide dans le
fossé le long de la ligne séparant les terrains (au besoin); ce fossé a été
creusé pour le drainage des eaux de pluie en provenance du chemin principal
pour permettre l’écoulement vers le bas du terrain.
Zone E : Haie de cèdres : brise-vent le long de
notre chemin privé à l’arrière de la maison menant au fleuve : empêche
l’érosion du sol, et aide dans l’écoulement des eaux.
Zone F : zone de forêt mixte : ne sera pas touchée
puisqu’elle est habitée par des cerfs de Virginie (preuve de leurs ravages été
comme hiver). Nous avons compté 11 cervidés dans un même instant sur notre
terrain. Ils se nourrissent des arbres fruitiers et de baies sauvages dans nos
arbustaies. Les arbres leur fournissent un canapé contre les intempéries.
Toutefois, les pommiers recevront un élagage pour prévenir la maladie ainsi que
des interventions respectant leur propriété bio pour complémenter l’écosystème
comestible existant. (Principe de la permaculture de David Holmgren)
Zone G : permaculture : cette zone sera faite en
étapes : plantation de bleuetiers, fraisiers, plantes comestibles et
médicinales; les arbres fruitiers qui seront ajoutés seront les poiriers et les
pruniers (Espèces rustiques importées par les premiers colons français Réf.
Université Laval)
Zone H. jardin xérophile : jardin de méditation très
zen; sans irrigation, plantes indigènes,
pierres trouvées sur le terrain, pour éliminer les ilots de chaleur, empêcher
l’érosion du sol, contrôler l’écoulement des eaux. Nous allons ajouter une
variété de graminées.
Zone I : Potager sur tables adaptées pour accès
universel pour personnes âgées et avec mobilité réduite : potager de
cuisine, plantes comestibles, plantes médicinales, table de propagation
(boutures, semis, etc.); sont installés près de la maison pour bénéficier de
l’eau provenant des barils d’eau
Zone J : Jardin
pluvial : il existe depuis l’automne dernier et nous avons pu en
bénéficier lors de la fonte des neiges au printemps; composé de géotextile et
de gravelle, il récolte les eaux provenant de la section G (assise rocheuse)
Zone K. Jardin de graminées : à l’entrée principale,
pour ajouter de la verdure.
Zone L : Potager : Design d’accessibilité
universelle pour personnes à mobilité réduite: potager de cuisine, plantes
comestibles, médicinales, aromatiques, table de propagation (boutures, semis)
arrosé par nos barils de pluie.
Finalement, le plan a été soumis à Benjamin Zizi, notre évaluateur écologique LEED Habitations chez Écohabitation pour soumettre notre dossier LEEDv4. Il fut, non seulement impressionné par notre application des concepts de permaculture, du jardin xérophile et de la forêt nourricière, mais aussi par Charlevoix et son bleu polymorphe entre mer et montagne. Au cours des prochaines semaines, je vous ferai visiter les zones de notre aménagement extérieur, même mon jardin secret.
Malgré la rigidité des normes pour obtenir la certification LEEDv4 au volet de l'aménagement paysager, c'est ce volet qui me donne une de mes plus grandes satisfactions de construire écolo. La raison est simple. Je touche la nature directement et elle vient me chercher. C'est une belle symbiose, un harmonie naturel qui fait partie des mystères de la vie. Où je ne voyais qu'un dur labeur, je vois maintenant un projet de retraite très sain, très simple, au rythme des saisons de la nature et de notre vie.